La voiture est le moyen de transport par excellence, presque un rite de passage à l’âge adulte. Pourtant, il y a de bonnes raisons de remettre en question son usage quotidien : ses coûts toujours croissants (à ce propos, lisez notre article : 17 astuces pour consommer moins de carburant), son impact écologique, et les galères que son usage implique (bouchons, réparation, stationnement, etc.).
Malgré tout, est-il possible de vivre sans voiture ? Et dans quelles conditions ?
Vous trouverez ici répertoriés l’ensemble des points à considérer, autant en matière de coûts qu’en qualité de vie, pour décider si l’on doit vivre avec ou sans voiture.
Seront ensuite listées l’ensemble des alternatives à la voiture en fonction des principaux besoins en mobilité. Et le tout testé et attesté par un authentique résistant de la conduite. À vous de décider ce qui correspond le mieux à vos envies.
Cet article est complémentaire d’un autre, proposant un outil pour calculer le coût de vos trajets en voiture et le comparer aux alternatives.
Une voiture, ça coûte combien ?
Il est difficile d’estimer le coût d’une voiture. Son montant dépend de facteurs qui peuvent le faire varier de façon considérable. Sur internet, vous trouverez des estimations tournant autour de 400 € par mois, mais ce chiffre peut rapidement atteindre les 500 € si votre situation est défavorable.
Grâce à notre outil et nos recherches, nous avons pu décomposer cette estimation moyenne. Elle comprend :
- Les frais amortis : comprenant le coût d’acquisition (achat direct, crédit auto, location avec option d’achat, location longue durée), le certificat d’immatriculation et le permis de conduire. Il varie entre 100€ et 200€.
- Les frais réguliers : ils comprennent le carburant — principale dépense, sauf si vous optez pour un véhicule électrique —, les frais d’entretien — plus faible, sauf si vous optez pour un véhicule électrique — et l’assurance (penser d’ailleurs aux alternatives les moins chères en la matière ou aux assurances 100 % mobiles. Atteignant rapidement les 150 €, il peut augmenter grandement pour les personnes soumises à de longs trajets domicile-travail.
- Les frais exceptionnels : en partie évitables, il s’agit des frais de stationnement, des péages, des réparations exceptionnelles, des amendes et autres stages de conduite liés aux infractions.
Bien sûr, il existe des moyens pour diminuer l’impact des frais liés à la voiture. Avez-vous envisagé d’afficher un message commercial sur votre portière ?
Si vous pensez que vous êtes à moins, utilisez notre outil pour un calcul correspondant à votre situation. Vous pourrez être surpris…
Mais à quoi bon déplorer, il faut comparer ; que valent les alternatives concernant les coûts et la qualité de vie ?
Vivre sans voiture, qu’est-ce que cela implique ?
Mettons déjà au crédit de la voiture certains avantages objectifs :
- Liberté des destinations : sans voiture, certaines destinations, surtout rurales, deviennent inaccessibles.
- Liberté des horaires : les non-conducteurs dépendent des horaires des transports en commun, nécessitant une bonne organisation préalable.
- Le coffre : l’absence de voiture complique le transport de volumes importants (achats volumineux, déménagement, etc.)
Pour le reste, les alternatives à la voiture égalent, voire surpassent la voiture. Démonstration.
Vivre sans voiture : un mode de vie
Vivre sans voiture se réfléchit en acceptant qu’il faille adapter son mode de vie aux alternatives existantes. Il faut se poser 3 questions :
1 — Pourquoi se déplace-t-on ?
Les raisons principales pour lesquelles on utilise la voiture sont :
- Trajet domicile-travail : plus de la moitié des trajets d’un actif. Il vous est possible de diminuer ses coûts en trouvant un covoiturage régulier. Mais pensez-y : le covoituré y trouve plus son compte encore que le covoitureur.
- Courses quotidiennes : constitue environ 25 % des usages de la voiture. Avantage pour le conducteur : bénéficier des meilleurs prix à la consommation en accédant aux supermarchés les moins chers. Pour aller chez Lidl, Leclerc ou Action, bien souvent, c’est plus simple d’avoir une bagnole. Car rappellons-le : les hypermarchés sont moins chers que les supermarchés (sauf Lidl et Aldi).
- Loisirs et voyages : dépend de vos habitudes de vie et de votre situation géographique.
A chaque besoin correspondent de solutions potentiellement différentes.
2 — Où vit-on ?
Ville ou campagne, métropole ou périurbain, le choix de lieu de vie est étroitement lié à la mobilité.
On lit souvent qu’il est plus facile de vivre sans voiture en centre-ville qu’en zone rurale. Or ce n’est qu’en partie vrai : même à la campagne, tant que vous n’êtes pas trop excentrés du bourg, si vous avez une gare, un bus et/ou un vélo, vous n’aurez pas forcément besoin de voiture et vous bénéficierez quand même des loyers peu élevés. Marc (l’auteur du blog) en est l’exemple parfait : il a vécu des années dans des départements ruraux sans voiture.
Sur les prix, à taille équivalente, un logement est souvent plus abordable à la campagne, surtout pour ceux envisageant l’accession à la propriété. Cependant, la décision doit aussi prendre en compte les frais de mobilité qui peuvent s’alourdir en conséquence. Ainsi, sur un plan strictement financier, ce que l’on gagne en confort de vie peut se perdre dans les trajets imposés.
3 — À combien ?
La composition du foyer influence aussi les choix de mobilité. Si vous utilisez principalement la voiture, les coûts sont liés aux kilomètres parcourus par UN véhicule. Les alternatives à la voiture sont souvent des solutions individuelles.
Pour une personne seule, renoncer à la voiture est rapidement avantageux, car tous les frais sont supportés individuellement. Pour les familles, le calcul est différent.
Le lieu de résidence et la composition du foyer sont des facteurs à considérer ensemble.
Forcément, une famille nombreuse en milieu rural aura plus de difficultés à se passer de voiture qu’une personne seule habitant en centre-ville.
Vivre sans voiture : quelles alternatives à la voiture ?
Celui qui se passe de voiture doit envisager trois types de situations : les trajets intra-agglomération, les trajets inter-agglomération et les trajets exceptionnels.
1 — Les trajets intra-agglomérations :
Il s’agit des trajets au sein de l’agglomération de résidence. Il s’agit clairement des trajets pour lesquels le piéton convaincu fait le plus d’économies.
a) Se déplacer à pied
Les automobilistes sous-estiment le volume de trajets réalisables à pied. Avec simplement des chaussures confortables, vous êtes à moins de 30 minutes de la plupart de vos destinations au sein de votre commune de résidence.
Je serais dithyrambique : marcher, c’est la vie ! C’est écologique, gratuit (ça rapporte même de l’argent), bon pour la santé, agréable quand on y prend goût, et pas forcément moins rapide que ses alternatives, si vous considérez la circulation et les difficultés de stationnement.
Avez-vous déjà remarqué : depuis une voiture, 1km paraît être une distance insurmontable en marchant. Il faut faire le même chemin à pieds pour se rendre compte qu’il n’est en fait pas si long que ça !
b) Les véhicules légers
Pour optimiser votre mobilité urbaine, envisagez des alternatives comme le vélo, la trottinette, ou tout autre véhicule, électrique ou non. Les prix varient considérablement, du vélo d’occasion à moins de 50 € jusqu’au vélo électrique haut de gamme à 3000 €, offrant une diversité de choix en fonction de vos besoins et budgets.
Ces moyens de transport vous permettent de vous déplacer efficacement sur des distances moyennes. Bien que plus vulnérables sur la route et sujets au vol, ils réduisent les coûts et les tracas liés à la conduite en ville.
L’achat d’un véhicule écologique peut bénéficier d’aides d’État telles que des bonus pour l’achat de vélos électriques ou des avantages fiscaux.
Dans les grandes agglomérations, les abonnements de location de vélos (type Vélib’) sont une option économique. Pour le paiement d’un forfait annuel (plus ou moins 30 €, avec supplément si trajet de plus de 30 min), vous pouvez réaliser autant de trajets que vous le souhaitez. Cette option reste plus rigide que l’achat d’un vélo : vous devrez circuler de borne en borne. En contrepartie, vous n’avez aucun frais d’entretien.
Si vous habitez en ville, un abonnement de Vélib’ coûte en moyenne 20-30€ par an, avec des trajets illimités et gratuits en-dessous de 30 minutes (et croyez-moi : on ne dépasse presque jamais les 30 minutes). OK, les vélos ne sont pas dignes du Tour de France, mais vous n’avez aucun souci de vol ou de stationnement !
c) Les transports en commun
Les réseaux de transport dans les grandes agglomérations sont une alternative économique à la voiture. En fonction de la taille de la ville, l’abonnement coûte entre 40 € et 80 € par mois.
Les abonnements bénéficient souvent d’aides financières (prise en charge par l’employeur à 50 %, tarifs sociaux).
Le conducteur ignorant pourra parfois craindre le manque de fiabilité des transports en commun. Il est vrai que les réseaux de transports de ne valent pas tous. Les dysfonctionnements sont souvent mentionnés, mais, d’expérience, ils sont souvent surévalués : incidents techniques (plutôt rares), grèves (rarement totales), rames bondées (il ne faut pas être agoraphobe, mais ce n’est pas pire que les embouteillages) et bus embouteillés (mais dans ce cas, les voitures ne sont pas mieux loties…).
En pratique, la principale limite de l’option transport en commun est la rigidité des horaires et des lieux de pose. Il faut s’organiser : c’est une habitude à prendre.
Les services de transports à la demande (type Uber) sont une option pour parer à ces désagréments. Ils sont néanmoins chers (environ 1 €/km) et, d’expérience encore, dispensables (en attendant les robotaxis autonomes). Je n’en ai pour ma part pas utilisé depuis plus de 5 ans.
2 — Les trajets inter-agglomérations réguliers
Pour les trajets réguliers entre deux villes plus ou moins éloignées, les solutions varient ? Les principales sont le covoiturage, le car interurbain et le train.
Le covoiturage régulier est le meilleur rapport flexibilité/prix, si vous parvenez à trouver un conducteur conciliant, ce qui peut s’avérer difficile pour certains trajets inhabituels. De nombreux sites spécialisés existent, parfois mis en place par les communes elles-mêmes. Une des difficultés peut être la bonne entente entre conducteur et passager, chacun se trouvant responsable de la ponctualité de l’autre.
Le car (Flixbus, Ouibus…) est une alternative intéressante pour les déplacements entre agglomérations, particulièrement en milieu rural. Les prix sont très abordables (quelques euros le trajet, parfois inclus dans le forfait transports en commun). Cependant, l’accessibilité et les horaires peuvent être rigides.
Le train est une option pour certains axes reliant des agglomérations relativement importantes, bien que cela implique souvent de le combiner à d’autres moyens de transport pour atteindre sa destination. Les tarifs sont plus élevés, mais des réductions sont possibles via des abonnements régionaux et une prise en charge partielle par l’employeur pour les trajets domicile-travail.
Testé avec notre outil : dans certains cas, le train peut entrainer une économie de près de 75 % par rapport à la voiture sur les trajets domicile-travail.
Financièrement très compétitifs, ces options ont pour principales limites la rigidité de leurs horaires et lieux de prise en charge. Plus le trajet est long, plus ils peuvent impliquer des correspondances, et donc, parfois un risque croissant de retard pour incident.
3 — Les trajets exceptionnels
Nous parlons ici des trajets importants et exceptionnels comme les vacances, les voyages ou les réunions de famille.
C’est un cas particulier : les alternatives à la voiture sont parfois utilisées par les conducteurs eux-mêmes, et l’avantage pratique et financier d’une option par rapport à l’autre est très variable selon les situations.
Plus la distance est grande, plus certaines contraintes augmentent : les horaires peuvent être rares, les risques de retard et d’imprévu sont proportionnels à la distance et aux correspondances.
Côté prix, le covoiturage et les bus longue distance sont les options les moins chères comparées au train et à l’avion.
À vous d’arbitrer ce qui vous convient le mieux en matière de prix, de praticité et de flexibilité.
Enfin, si vous souhaitez bénéficier des avantages ponctuels de la voiture (transport de plusieurs passager, coffre, etc.), il vous est possible d’en louer. Ponctuellement, c’est plus cher, mais sur l’année, vous vous évitez un nombre considérable de frais fixes.
Et si vous souhaitez rester automobiliste, mais vous faire de l’argent sur ceux qui utilisent ses alternatives, pensez à la location de voiture entre particuliers.
Conclusion – Vivre sans voiture
Vous savez maintenant comment faire pour vivre sans voiture. À vous de déterminer quelles contraintes vous semblent convenables, en les comparant aux coûts correspondants.
Il est clair que vivre sans voiture peut impliquer certains choix de vie. Osez poser la question dans les deux sens : pouvez-vous vous passer de voiture dans votre quotidien, mais ne pourriez-vous pas vous passer de votre quotidien pour un autre, moins cher et sans véhicule ?
Pensez également aux solutions mixtes : pour ma part, je suis en couple et seule ma conjointe a une voiture à elle. Au niveau du foyer, notre budget est donc mutualisé, et réduit par un usage fréquent des alternatives.
En plus, pour un déménagement, il y a toujours un copain qui peut vous prêter la sienne, de voiture…
5 années d’études à la fac (et donc de précarité) ont affuté mes sens en matière de débrouille et de recherche constante des meilleures options pour subvenir à mes besoins fondamentaux (malgré une rente mensuelle à trois chiffres). Je vous apporte ici ma rigueur et mon expertise des bons plans !
Merci pour l’article. Bien que je vais rester sur ma voiture, le vélo électrique est une option intéressante que j’avais envisagée. Je ne sais pas s’il est possible / autorisé de recharger sa batterie depuis le travail au bureau par contre.
PS pour La photo du métro : Toulouse. Station Jolimont 😉
Eh non, Basso Cambo 😉 en général on peut rechercher sa batterie, mais bon cela dépend de votre patron…